On peut rencontrer quelques obstacles dans la gestion de la direction du son, ce qui va impacter la justesse.
Donc vous avez une bonne audition. Après de multiples exercices, vous avez à peu près réussi à visualiser tous les divers emplacements des notes… Mais voilà, il vous arrive cependant de ne pas chanter tout-à-fait juste.
Et oui ! On peut rencontrer des petits accidents de parcours ! En effet lors de la mise en oeuvre des notes, des obstacles peuvent surgir. Nous allons essayer d’en détailler plusieurs, mais sans doute, je risque d’en oublier…
Les obstacles dans la direction du son :
La forme physique, mais aussi la pression atmosphérique :
Conduite du souffle :
Pour arriver à emmener le son là où il doit aller, il faut une colonne de souffle bien conduite. Mais parfois, elle n’atteint pas son but.
Et oui, il y a des moments où la forme n’est pas là ! Vous aurez beau faire tous les efforts possibles, votre colonne d’air n’arrivera pas à bon port, d’où un son un peu bas… Surtout s’il fait chaud et orageux, dans les moments de basse pression atmosphérique, quand on se sent tout raplapla. Par contre, vous pouvez être au contraire très en forme ! Du coup, vous ne sentez plus votre force et voilà votre son trop haut.
Il peut y avoir aussi tout simplement votre position : je vois souvent des choristes, tout enfoncés au fond de leur chaise, le ventre tout replié, le dos voûté. Forcément, au milieu de tous ces méandres, comment voulez-vous que le souffle arrive jusqu’en haut ! Sans compter que le larynx se retrouve en position fort peu dynamique. Donc, même si la fatigue est là, on se redresse, on se re-dynamise, et le son sera moins bas.
Problème dans le pharynx ou les fosses nasales :

Un petit virus qui passe par là… Votre nez se retrouve alors comme un périphérique le vendredi soir. Les aigus n’arrivent plus à se frayer un passage et les voilà tout ratatinés ou même inexistants si vraiment le pharynx est bouché !
Un manque de technique :
Mauvaise gestion de la respiration :
Trop poussée ou pas assez longue, votre colonne de souffle ne sera pas adaptée à l’effort à fournir.
Donc bien veiller à gérer le souffle :
– en fonction de la longueur et de l’énergie de la phrase musicale,
– en fonction de sa direction, c’est-à-dire bien savoir si elle monte ou elle descend.
Il faut donc toujours avoir en tête la phrase entière au moment où l’on inspire. Bien connaître ses intervalles pour gérer l’énergie à donner. Surtout, ne pas gérer son souffle au fur et à mesure de l’avancée des notes, sinon le cerveau ne peut pas gérer le souffle comme il faut.
A gérer en fait exactement comme on gère un budget, en prévoyant ses postes de dépenses. Bien sûr, cela se fait en un rien de temps, vu que la musique va souvent très vite !
Attaque de la note
Toujours attaquer la note en la laissant libre de s’épanouir.
En règle générale, pour un intervalle ascendant, on doit poser la note du haut en la prenant par-dessus (toujours le même geste que lorsqu’on lance le ballon dans le panier de basket). Dans l’exemple ci-dessous, la note aiguë de la première fois est attaquée sans la prendre par-dessus. Dans la deuxième partie, elle est prise par-dessus.
Pour un intervalle descendant, on doit attaquer la note basse en la soutenant, comme si elle était suspendue à un parachute.
Si on ne fait pas attention à cela, on va diminuer les intervalles montants, et augmenter les intervalles descendants. Ainsi en une phrase musicale, on se retrouve un ton en-dessous.
Les mauvaises directions :
En fonction de la hauteur du son, on doit faire résonner le son plus ou moins vers l’avant ou vers l’arrière. Si on ne conduit pas le son là où il devrait aller, on risque d’avoir une instabilité du son.

C’est d’autant plus vrai sur les notes de « passage ». Vous savez la fameuse porte entre le grave et l’aigu, les notes de poitrine et celles de tête. Elles sont parfois un peu difficiles à gérer, et sont facilement instables, de par leur position entre deux registres.
Ces notes (en général mib-mi aigus selon les voix) peuvent être prises selon la phrase musicale, plus vers l’avant, si l’on descend, ou plus vers l’arrière si l’on monte. Une mauvaise position à un mm près dans la bouche, et votre son se retrouvera coincé, et assez facilement faux.
Un mauvais tour de votre cerveau !
Il vous connait bien le bougre… Il sait bien que certaines notes sont un peu kamikazes pour vous (trop graves ou trop aiguës)… Mais la nature ayant horreur du vide, parfois, il ne va pas vous empêcher de faire une note, ah non ! Il en fait une autre qui convient mieux sans doute à vos cordes vocales, d’où une ligne mélodique parfois un peu bancale quand on approche des limites.
Les remèdes à tout ça :
Une bonne hygiène de vie pour éviter les coups de mou. Et le travail…Il n’y a que ça de vrai ! A force de faire vos expériences vocales, vous finissez par vous faire une cartographie intérieure des notes musicales. Et au bout d’un moment, vous arriverez à leur donner le trajet idéal.
Quant aux notes limites, soit vous arrivez à étirer votre voix, soit vous renoncez à certains morceaux trop hauts ou trop bas pour vous.
Finalement, vous voyez que tout compte fait, il est quasi miraculeux de chanter juste ! Cela demande tellement d’attention et de savoir-faire.
A ce propos, un article très intéressant à cette adresse http://www.lpl-aix.fr/~fulltext/236.pdf