La respiration est un des éléments les plus importants du chant, et aussi un des plus complexes à maîtriser.
Elle utilise un nombre important de muscles à coordonner, avec une utilisation très précise pour correspondre aux besoin du chant exprimé, et permettre une bon travail des cordes vocales et des résonnateurs.
Quel est donc le mécanisme de la respiration ?
Le mécanisme de la respiration
Un mécanisme purement physique
Les poumons sont comme des ballons de baudruche. Ils n’ont aucun muscle et ne sont pas accrochés aux côtes. Ils sont libres à l’intérieur du thorax. Alors comment peuvent-ils se remplir ?
Et bien tout simplement par la différence de pression.

L’air étant un gaz, il s’engouffre partout où il y a moins de pression. Il faut donc tout simplement donner plus d’espace aux poumons pour que l’air rentre et presser dessus les poumons pour faire sortir l’air.
C’est très important à comprendre pour le chanteur ! Le nez n’a aucun pouvoir d’aspiration de l’air, il n’est qu’un conduit !
La pression des poumons
C’est donc tout l’entourage des poumons qui va exercer ou non une pression sur eux : les côtes, mues chacune par des muscles, et le diaphragme.
Le diaphragme est une membrane musculaire très large, puisqu’il sépare le torse de l’abdomen et a une importance primordiale pour le chant. Par contre, comme il n’a pas de nerf sensitif, on ne peut pas le sentir. Il est accroché aux côtes devant, sur les côtés et à l’arrière sur la colonne vertébrale au niveau des reins.
On va donc avoir une pression sur les côtés par les côtes et une pression par-dessous par le diaphragme.
Un travail de piston
Cette pression ne doit jamais gêner le larynx. Il va donc falloir agir de façon à ne pas envoyer trop de pression qui brutaliserait les cordes vocales. Et en même temps, il faut pouvoir contrôler parfaitement à la fois sa durée, son intensité et sa direction.

On va donc très peu se servir de la pression des côtes supérieures, mais essentiellement de la pression du diaphragme.
Il faut imaginer ce travail un peu comme ce qu’on fait avec une seringue. La partie horizontale du piston est constitué par le diaphragme et les obliques internes, la tige par les autres muscles verticaux.
Le corps de la seringue, c’est le thorax ainsi que l’abdomen qui doivent se retrouver bien dans le prolongement l’un de l’autre pour former un tube bien droit.
Et représentez-vous bien le travail que vous faites pour faire entrer le liquide dans la seringue et le faire sortir. C’est exactement la même chose pour le souffle.
Un mécanisme en deux parties
L’inspiration :

Elle consiste simplement en une détente : relâchez bien tous les muscles du ventre, les côtes basses s’élargissent et diaphragme s’abaisse. Plus le ventre est détendu, plus le diaphragme peut descendre (jusqu’à 10 cm sur les personnes bien entraînées !). De ce fait, il pousse les viscères qui se placent sur l’avant de l’abdomen, faisant que le ventre se gonfle. Ceci doit se faire très rapidement.
L’expiration :
On va faire faire au diaphragme le mouvement inverse, sauf que cette fois-ci, la durée va dépendre de la longueur de la phrase. Il faut donc ajuster le travail des muscles expirateurs et ceux des muscles inspirateurs. Ainsi on ne donne que la quantité d’air nécessaire pour la phrase musicale. On va donc faire travailler pleinement tous les muscles respiratoires ainsi que le périnée qui va aider à soutenir la colonne d’air.
Petite vidéo pour en savoir plus Au coeur des organes : La respiration

Vous retrouverez les photos utilisées dans le livre « La Structure du Chant » de Richard Miller.
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