Ça y est ! Les cours de chant ont commencé… Vous voici devant un air à apprendre… Comment travailler un chant ?
Cela va dépendre de ce que vous avez comme matériel : est-ce que vous avez une partition ou non ? Savez-vous la lire ?
Sinon, avez-vous les paroles avec une grille d’accords, un karaoké ou simplement le cd avec le chanteur ?
Donc, nous allons voir, dans un premier temps, les choses en commun à tous ces éléments, et dans les prochains posts, nous les reprendrons un à un.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un chant ?
C’est une partie de musique, bien sûr, mais aussi de texte. Vous allez donc devoir apprendre la ligne de chant (= mélodie), plus le texte. Mais ceci n’est pas isolé, enfin, pas la plupart du temps ! Vous allez devoir l’intégrer à un accompagnement.
Ces trois éléments : texte, chant, accompagnement forment un tout, et tous ensemble vont vous donner la caractéristique du morceau à interpréter.
Le texte :
C’est ce qui fait notre différence avec les autres musiciens. Nous, les chanteurs, sommes les seuls à avoir un texte, donc une histoire déjà toute prête à défendre.
Prenez le temps de bien l’étudier. Si c’est un chant en langue étrangère, traduisez-le. Vous pouvez toujours le faire sur le net, même si les traductions automatiques donnent parfois des choses assez curieuses, au moins vous savez à peu près de quoi il en tourne.
Il est très important de bien comprendre ce dont il est parlé. Lisez plusieurs fois le texte puis cherchez-en l’idée principale, la progression et les sentiments qui sont exprimés dedans.
Mettez-le en bouche : lisez-le à voix haute comme un texte théâtral, en mettant le ton, pour bien dégager toutes les expressions de ce texte. Également pour en améliorer l’articulation (indispensable si c’est en langue étrangère).
Ensuite, lisez-le à voix très basse, lentement, pour bien laisser se former en vous les images qu’il va susciter.
Tout cela va vous donner une certaine impression du morceau.
La ligne de chant :
Une fois que vous avez fait tout ce travail, vous allez pouvoir vous mettre à apprendre la musique du chant : rythme et mélodie.
Rythme :
Travaillez encore une fois en voix parlée : texte rythmé à exprimer avec une voix placée comme pour chanter. Ne faites pas ce travail avec une voix parlée toute molle, trop grave, pas en relation avec votre voix chantée.
Dans une phrase musicale, vous avez des temps forts et des temps faibles. Essayez de bien repérer les temps forts, qui tombent souvent en même temps que la pulsation (mais pas que, parfois, ils sont décalés, comme dans le jazz). Voyez bien sur quelles syllabes ils tombent, et allégez les autres syllabes…surtout si le texte est rapide. Si vous mettez toutes les syllabes au même niveau, vous n’y arriverez pas.
Mélodie :
Vous l’apprenez, soit en lisant la partition, soit en l’écoutant.
Pour les parties qui vous posent problème, essayez d’analyser ce que vous feriez, vous, et ce qui a été composé. Essayez d’en dégager l’impression. Vous allez voir qu’en général ce que le compositeur a trouvé est bien mieux que ce que vous faites, que cela apporte une couleur particulière, une sensation dans votre corps différente. Essayez de vous imprégner de ces différences. Si vraiment vous avez une difficulté, isolez-la, et travaillez-la plusieurs fois de suite, mais chaque fois, après avoir analysé ce que vous faites, parce qu’il ne s’agit pas de foncer tête baissée et de rabâcher pour faire 10 fois la même bêtise. Et si vraiment ça coince, laissez tomber, passez à autre chose et revenez un peu plus tard. Le temps va faire aussi son travail.
Quand vous connaissez un peu la mélodie, vous allez pouvoir vérifier si elle exprime la même chose que le texte. Elle va lui apporter un nouvel éclairage. Vous allez pouvoir affiner les émotions qu’elle exprime et les images qu’elle suscite. Essayez également de ressentir dans votre corps, les impressions de toucher : dur, moelleux, chaud, froid etc… Quelles couleurs : froides, chaudes, pastels, vives, franches, embrumées, lumineuses, sombres… Bref, créez-vous tout un univers pour que tous vos sens soient sollicités quand vous chantez, y compris l’odorat.
L’accompagnement :
Et maintenant que tout ce travail est fait, vous allez vous confronter aux autres. Dans le meilleur des cas, c’est avec des musiciens, parfois c’est seulement avec un karaoké.
Écoutez bien ce qui est en-dessous du chant (je dis bien en-dessous : parfois il faut défendre le bout de gras, pour que la musique ne soit pas en premier plan, et le pauvre chanteur relégué dans un fond de bande-son !). Vous n’allez pas chanter pareil si c’est en majeur ou en mineur, et ça vous n’allez pouvoir le savoir qu’en écoutant l’accompagnement.
Y a-t-il un accompagnement très fort, avec beaucoup de batterie ou bien au contraire très sobre ? Cela va vous indiquer non seulement la puissance de son que vous allez devoir donner, mais aussi le sentiment à exprimer …
Cela bien sûr, à supposer que votre voix plait aux autres musiciens, et qu’ils ne vont pas tout faire pour chercher à vous couvrir ! Parce que des fois, on se demande …
Allez, on prend un exemple…
J’apprécié énormément cette façon de faire….et tous les conseils que vous donnez en général.
Quelle aide pour celui qui veut vraiment chanter en respectantsa voix et ce qu’il chante…..Merci.
Bien contente que cela vous soit utile et que les engueulades que j’ai prises lors de mes cours de chant n’aient pas servi à rien ! La prof très exigeante que j’ai eue m’a appris à faire attention à tous les petits détails d’une partition et maintenant que je n’ai plus à subir ses colères, je lui en suis profondément reconnaissante.
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